Édition du lundi 4 septembre 2017
Le système d'alerte de la population, « défaillant », doit être revu
Un rapport d’information fait au nom de la commission des finances du Sénat par le sénateur Jean-Pierre Vogel, et rendu public cet été, se penche sur le système d’alerte et d’information des populations (SIAP). Un système qui doit être revu, selon le sénateur, qui souligne les « défaillances » de l’application SAIP pour smartphone lancée par le ministère de l’Intérieur après les attentats de novembre 2015.
« Des défaillances nuisant à la fiabilité et à l'ergonomie de l'application subsistent encore aujourd'hui », souligne-t-il dans son rapport. Celle-ci a « été conçue dans l'urgence » à la suite des attentats du 13 novembre 2015 et mise en place avant l'Euro de foot en juin 2016, « ce qui a nui à la qualité du produit final ».
L'efficacité de l'application a notamment été mise en cause après l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 qui a fait 86 morts. Le ministère de l'Intérieur avait reconnu que le premier message d'alerte avait été envoyé tardivement. Lors des dernières attaques à Paris, la communication officielle s'est faite dans un premier temps par des tweets de la préfecture de police.
Jean-Pierre Vogel reproche par ailleurs au système d'alerte de n'être disponible que sur certains téléphones. Le système « devait initialement reposer sur une solution technique permettant la diffusion, en toute circonstance, de SMS d'alerte et d'information, en liaison avec les opérateurs de téléphonie mobile », souligne-t-il.
Il reproche également aux autorités d'avoir privilégié le recours à un système d'alerte via « un réseau de sirènes devenu totalement obsolète », en y consacrant 80 % des crédits prévus sur un financement de 44,7 millions échelonné de 2012 à 2019 (36,8 millions d'euros doivent en outre être planifiés à partir de 2020). « Ce choix est contestable, les sirènes, initialement installées pour répondre au risque de bombardement aérien pendant la Guerre froide, n'étant aujourd'hui quasiment jamais utilisées dans d'autres contextes que ceux des essais hebdomadaires », écrit le sénateur dans son rapport. « Considérer les sirènes comme principal moyen d’alerte constitue une doctrine datée qui n’est plus en phase avec les nouveaux risques et les nouveaux moyens d’alerte », insiste-t-il.
Demandant que les défaillances de l'application SAIP pour smartphone soient « rapidement corrigées », Jean-Pierre Vogel recommande qu'une évaluation soit menée d'ici fin 2019, afin d'envisager un éventuel recours au système de SMS initialement envisagé via la technologie Cell Broadcast.
« Toutefois, si l'application smartphone devait être maintenue à terme, il me semble également nécessaire qu'elle soit disponible sur tous les types de smartphones et que soit faite une publicité plus grande visant à augmenter le nombre d'utilisateurs, aujourd'hui limités à environ 500 000, pour qu'elle constitue un vecteur efficace de l'alerte », préconise-t-il.
Télécharger le rapport.
« Des défaillances nuisant à la fiabilité et à l'ergonomie de l'application subsistent encore aujourd'hui », souligne-t-il dans son rapport. Celle-ci a « été conçue dans l'urgence » à la suite des attentats du 13 novembre 2015 et mise en place avant l'Euro de foot en juin 2016, « ce qui a nui à la qualité du produit final ».
L'efficacité de l'application a notamment été mise en cause après l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 qui a fait 86 morts. Le ministère de l'Intérieur avait reconnu que le premier message d'alerte avait été envoyé tardivement. Lors des dernières attaques à Paris, la communication officielle s'est faite dans un premier temps par des tweets de la préfecture de police.
Jean-Pierre Vogel reproche par ailleurs au système d'alerte de n'être disponible que sur certains téléphones. Le système « devait initialement reposer sur une solution technique permettant la diffusion, en toute circonstance, de SMS d'alerte et d'information, en liaison avec les opérateurs de téléphonie mobile », souligne-t-il.
Il reproche également aux autorités d'avoir privilégié le recours à un système d'alerte via « un réseau de sirènes devenu totalement obsolète », en y consacrant 80 % des crédits prévus sur un financement de 44,7 millions échelonné de 2012 à 2019 (36,8 millions d'euros doivent en outre être planifiés à partir de 2020). « Ce choix est contestable, les sirènes, initialement installées pour répondre au risque de bombardement aérien pendant la Guerre froide, n'étant aujourd'hui quasiment jamais utilisées dans d'autres contextes que ceux des essais hebdomadaires », écrit le sénateur dans son rapport. « Considérer les sirènes comme principal moyen d’alerte constitue une doctrine datée qui n’est plus en phase avec les nouveaux risques et les nouveaux moyens d’alerte », insiste-t-il.
Demandant que les défaillances de l'application SAIP pour smartphone soient « rapidement corrigées », Jean-Pierre Vogel recommande qu'une évaluation soit menée d'ici fin 2019, afin d'envisager un éventuel recours au système de SMS initialement envisagé via la technologie Cell Broadcast.
« Toutefois, si l'application smartphone devait être maintenue à terme, il me semble également nécessaire qu'elle soit disponible sur tous les types de smartphones et que soit faite une publicité plus grande visant à augmenter le nombre d'utilisateurs, aujourd'hui limités à environ 500 000, pour qu'elle constitue un vecteur efficace de l'alerte », préconise-t-il.
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